"Madame B & Drunken C: la No Wave qui vient du sud
La chronique de VERTIGO
Tout véritable fan de rock est capable de se réinventer un passé de concerts fantasmés. J’ai même récemment rencontré un type de trente ans qui, l’alcool aidant, se souvenait d’avoir vu Joy Division aux Bains Douches…
Si néanmoins vous n’avez pas eu la chance de vivre à New York entre 1974 et 1983 et si vous regrettez de n’avoir découvert que tardivement les artistes de la scène locale de l’époque qui pour la première fois donna un véritable statut aux femmes (de Patti Smith à Kim Gordon en passant par Debbie Harris, Tina Weymouth, les sœurs Scroggins et Lydia Lunch) alors jetez une oreille sur les productions de Madame B et Drunken C.
Celles-ci n’ont rien à envier à ce qui se faisait de mieux à l’époque.
Toutes deux sont des adeptes du Do It Yourself et du LoFi, des championnes du Less is More et des personnalités protéiformes aux projets multiples (Les Enfants Sales et The Desolation Singers pour Madame B, nombreuses collaborations pour Drunken C).
Les morceaux de leurs CD (qui sont en téléchargement gratuit chez Zorch Factory Records) ont souvent un côté expérimental mais là où tant d’autres s’égarent et nous font ch*** copieusement, elles agissent en orfèvres et nous offrent de véritables petits bijoux sonores.
Chez Drunken C, les ambiances sont proches de celles des morceaux les plus mélodiques de Sonic Youth (Mary is dead since, Dream Evil, Rumor across the town…)
A l’écoute de Madame B, c’est plutôt à Lydia Lunch que l’on songe (I am the worst, Rock And Roll -une étonnante cover de Gary Glitter- )
Ces comparaisons (pas flatteuses car plus que justifiées) pourraient donner l’impression qu’on ergote sur leur originalité, ce que démentira l’écoute de morceaux tels Toc Toc Toc de Drunken C ou I am sorry that I hate you de Madame B.
Evidemment, elles ne viennent pas de New York, ni de Berlin, de Londres ou de Manchester mais du sud de la France. Je veux quand même croire qu’elles se frayeront leur chemin et j’espère qu’en 2040, je croiserai un type d’une trentaine d’années qui, l’alcool aidant, me certifiera les avoir vues sur scène en 2011."
http://cybversion.blogspot.com/
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